Opération Sapin de Noë_l 

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Publié le vendredi 21 décembre 2007

Aux Pays-Bas, on «adopte» un sapin pour Noël

Adopter un sapin de noë_l

Chez cet arboriculteur néerlandais, on peut venir chercher son sapin de Noël et le rapporter dans les premières semaines de janvier afin qu'il puisse replonger ses racines dans la terre sableuse jusqu'à l'année suivante.
Photo AFP

Malgré une bise glaciale et un ciel menaçant, Daniella Kolman est venue récupérer chez un arboriculteur de Leusden (centre des Pays-Bas) «son» sapin de Noël, adopté l'an dernier pour passer avec lui des fêtes durables et écologiquement réussies.

«Avant on achetait toujours notre sapin en pot puis mon mari essayait de le replanter dans le jardin après les fêtes, mais il mourait à chaque fois. Alors on s'est dit : "Comment trouver un arbre de Noël écologiquement responsable?"», explique-t-elle à l'AFP en battant le pavé de l'exploitation arboricole biologique Randijk.

«On a pensé à l'arbre en plastique, mais c'est tout aussi polluant, puis à pas d'arbre du tout, mais la tradition du sapin à Noël est quand même importante  . alors on a fini par en adopter un», poursuit-elle tout en trépignant de froid tandis qu'un employé déterre avec sa pelle «son» sapin, autour duquel elle passera son deuxième Noël successif.

Comme près de mille autres familles néerlandaises, Daniella devra le rapporter dans les premières semaines de 2008 afin qu'il puisse replonger ses racines dans la terre sableuse jusqu'à l'an prochain.

«En démarrant l'exploitation il y a cinq ans, on a planté quelques sapins et puis quand ils sont devenus grands, je me suis dit que c'était dommage de devoir les abattre alors qu'on leur avait apporté tant de soins», explique Erwin Kooijman, l'exploitant et inventeur du concept.

«Petit à petit, je me suis dit qu'on pourrait peut-être les faire adopter», précise-t-il. «Maintenant, les gens nous appellent de tous les Pays-Bas et il faut voir quelle joie se font les enfants en venant chercher "leur" arbre de Noël, l'excitation avec laquelle ils courent entre les rangs pour le choisir!», sourit-il.

Certifiés biologiques, puisque cultivés sans engrais artificiels ni pesticides, les sapins de Randijk ne sont cependant qu'une goutte d'eau dans l'océan. Chaque année, des millions de sapins d'élevage sont abattus, en grande partie dans les pays scandinaves, puis envoyés vers les marchés européens.

«L'avantage, c'est que nos sapins sont un produit local et qu'on limite les kilomètres parcourus et donc la pollution et l'occupation des routes liées au transport», explique Ad Kooijman, le père d'Erwin.

Leur exploitation de deux hectares, où ils cultivent aussi du bambou biologique, a vu les adoptions de sapin multipliées par dix en deux an. «On a commencé petit en 2005 en vendant 120 arbres, cette année on en vendra mille», raconte-t-il fièrement.

Les sapins «s'adoptent» pour 15 à 25 euros selon la taille, payables chaque année, conformément aux prix d'achat en vigueur pour les sapins traditionnels en cette période, en plus d'une consigne de cinq euros destinée à inciter les gens à les rapporter.

«Il y a beaucoup d'intérêt et d'enthousiasme pour ce genre d'actions, car elles allient responsabilité sociétale et écologique du consommateur à un acte très ludique», explique à l'AFP Jasper Vink, porte-parole de Biologica, une association réunissant les agriculteurs biologiques néerlandais.

«D'habitude les arbres sont inutilement jetés ou brûlés après les fêtes», souligne-t-il.

Pour Daniella, les retrouvailles avec son sapin --identifié grâce à son numéro, le 630-- sont chaleureuses malgré la température proche de zéro. «Ce qui est bien, c'est qu'en plus, il n'a pas perdu une épine dans mon salon l'an dernier», glisse-t-elle satisfaite en l'engouffrant dans le coffre de sa voiture.

Alix Rijckaert - Agence France-Presse - Leusden, Pays-Bas

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Nestor © David Michel